Propos entrecoupés sur la peinture

par Vincent Dulom

/ La peinture qui nous regarde nous aime
/ qui aime nous illumine
/ la vision est au centre du regard.

/ La vision découvre le monde / la peinture le force et le sublime.
/ Elles lèvent / le recouvrant / l’amour / et le prolongent / le monde.

/ Ailleurs la peinture s’organise / trouve sa place / Pas le réel. /
La peinture, qui aime, n’a que faire du réel. /
La peinture est là où elle est en vie / en dehors du réel.

/ “Ça marche?” — “Existe-elle?” — “Est-elle achevée?”
/ Le peintre parcourt l’espace de l’œuvre / pour le vivant
/ Trouve sa résurrection à la terre.

/ Le peintre ne parle pas, peint / comme il ne parle pas.

/ Ailleurs la peinture s’agite
/ silence intense / à l’appel inconnu / pour l’autre
/ indicible / délaisse le peintre.

/ La peinture existe / loin du peintre / sans traces de lui
/ Libre jaillissement.

[...]

Texte publié dans l’art qui manifeste, sous la direction de Anne Larue, Paris, l’Harmattan, 2008, p. 147-150.